Semaine d’actions contre le racisme

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Lancée au début des années 2000, la Semaine d’actions contre le racisme souligne le 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale proclamée en 1996 par l’Assemblée générale des Nations Unies et donnant suite à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Le 21 mars 1960, la police tue 69 personnes en Afrique du Sud lors d’une manifestation pacifique contre les lois de l’Apartheid. Le 21 mars a ainsi été choisi comme commémoration des militants ayant perdu la vie dans le combat contre le racisme en Afrique du Nord.

La Semaine d’actions contre le racisme (SACR) permet l’organisation de diverses activités qui visent à combattre les multiples formes d’intolérance présentes dans notre société, ainsi qu’à promouvoir l’égalité des chances pour tous. Ces activités sont extrêmement diversifiées et ont pour objectifs de sensibiliser les individus, de favoriser la participation sociale, de promouvoir la diversité ethnoculturelle et de susciter des discussions sur les problématiques liées au racisme.

Pacte citoyen de lutte contre le racisme

Exposition portraits Ouvrir les yeux sur le racisme

Derrière ces portraits se trouve Hamza Abouelouafaa, un photographe-portraitiste né à Marrakech au Maroc et établi à Montréal. Il détient une formation en histoire. Son parcours, teinté par l’immigration, l’amène à explorer le territoire de l’identité avec une intention de mettre en lumière des gens et des témoignages marginalisés. Les photos ont été prises par une caméra 35 millimètres sous une lumière naturelle. Aucune retouche sur la peau et aucune altération n’ont été effectuées sur les images par souci d’authenticité et par désir de rendre la réalité telle qu’elle est.

Morena, 18 ans

La beauté de l’antiracisme est que vous n’avez pas besoin de faire semblant d’être libre de racisme pour être un antiraciste. L’antiracisme est un engagement à combattre le racisme partout où vous le voyez, y compris en vous-mêmes. Et c’est le seul moyen d’avancer en paix. James Baldwin a dit : « Tout ce qui est affronté ne peut pas être changé, mais rien ne peut être changé tant qu’il n’est pas affronté ».

Mohamed, 27 ans

Si on est sincère dans notre volonté collective de lutter contre le racisme et la discrimination, on doit créer des opportunités de se parler et de s’écouter. Il ne s’agit pas de se diviser en se basant sur la couleur de la peau ou la religion, mais de se réunir en misant sur ses différences pour favoriser la création d’une société plus résiliente. En m’impliquant avec Scama et le comité citoyen du projet DICI Intergénérations, mon souhait est de favoriser la création de ponts entre les différentes identités qui existent à Laval, principalement auprès des jeunes qui représentent notre avenir.

Sophia, 27 ans

On ne peut choisir ce que l’on est lorsqu’on arrive dans ce monde. On peut choisir ce qu’on devient lors de notre aventure. Nous pouvons décider d’embrasser nos différences, notre bagage culturel. Respectons le choix de chacun, aimons-nous à travers ces derniers. Nous avons le privilège de découvrir à travers les autres, prenons cette opportunité. Le racisme nous empêche de nous découvrir et nous épanouir. Le racisme nous empêche de nous voir pour qui nous sommes. Ouvrons nos yeux et nos cœurs au monde.

Binetou, 20 ans

Il ne faut pas nécessairement être noir pour se sentir concerné par la lutte contre le racisme. Le racisme est un combat qui nous concerne tous, peu importe notre couleur de peau ou notre origine. Se tenir debout face aux injustices et à la discrimination est primordial, c’est même notre devoir. Nous partageons tous la même planète, nous n’avons donc pas d’autres choix que d’apprendre à vivre ensemble et à nous traiter avec respect les uns les autres. Ce n’est pas une tâche facile, c’est vrai, mais avec beaucoup de volonté, de travail et d’efforts, nous pourrions peut-être atteindre ce rêve que beaucoup trouvent utopique: un monde sans racisme.

Duy, 43 ans

Pour enrayer le racisme, il faudrait à mon humble avis arriver à une acceptation totale et complète de l’Autre tel qu’il est. Cela nécessite un lâcher prise des idées préconçues; il faut éliminer tout jugement, toute attente. La discrimination faite à partir des différences physiques est parmi les éléments les plus évidents qui doivent être radiés de l’esprit humain. D’autres formes plus subtiles de racisme sont à prendre en compte, comme l’aspect spirituel ou religieux par exemple. Ceci m’amène à faire un parallèle entre la lutte contre le racisme et ma propre expérience avec la méditation. Ce type de pratique mène vers une acceptation et connaissance de soi ; la compassion doit d’abord être canalisée vers notre monde intérieur. Ensuite, avec cet esprit plus serein, il est possible de transposer cette énergie pour être plus ouvert à l’Autre. Si nous étions tous amenés à méditer depuis notre plus jeune âge, je crois que nous développerions plus d’empathie et d’amour pour autrui. Nous accepterions plus aisément nos différences. Ma recommandation est donc de méditer pour vivre en harmonie dans notre société!

Audrey, 37 ans

S’engager à contrer le racisme fait partie du monde social et politique dans lequel nous vivons. Mais s’éveiller, s’ouvrir vraiment à l’Autre, je crois que cela passe par le plan personnel. Portugaise et Française d’origine, la vie m’a amenée à me lier d’amitié avec des gens d’origines très diverses. C’est dans un quartier très cosmopolite à Laval que j’ai grandi. Ayant beaucoup voyagé et même habité à l’étranger, j’ai eu la chance de découvrir et d’apprécier d’autres cultures. En tant qu’artiste, j’ai étudié les danses de diverses cultures, fascinée à chaque fois par leur richesse. Mon noyau familial est lui aussi multiculturel ; je partage ma vie avec un Vietnamien avec qui j’ai deux magnifiques enfants issus de ce métissage. Je me croyais donc au courant de la situation du racisme au Canada, ou plutôt je pensais que cela n’existait plus vraiment. On m’a ramenée à la réalité. Mon conjoint et des amis m’ont partagé des expériences du quotidien où ils vivent du racisme. J’ai été mal à l’aise face à la discrimination et aussi envers ma propre ignorance. Parler de racisme en tant que Blanche, n’est pas évident pour moi, mais c’est nécessaire. Pour faire partie de la solution, je me dois d’être une alliée même si cela signifie que je dois faire face à l’inconfort, car ce n’est rien par rapport au racisme que subissent mes proches. S’informer, poser des questions parfois difficiles, écouter, agir et surtout ne pas faire l’autruche. Je crois que tisser des liens avec des individus d’autres cultures m’aide à lutter contre le racisme. Si tous les enfants étaient métissés, le racisme ne saurait bientôt plus où se terrer.

Violette, 80 ans

Je suis arrivée au Canada quand j’avais 27 ans avec mes deux filles. Ma belle-famille nous a beaucoup aidés. J’ai appris le français et l’anglais dans une école religieuse en Égypte, alors je n’ai pas connu de difficultés à maitriser les deux langues. Je me suis habituée. Je crois que tout dépend de ton âge, mais il faut toujours continuer et aller de l’avant. Je suis une femme très croyante et je crois que le bon Dieu ne me quittera jamais parce qu’il est le créateur. Malheureusement, le racisme est partout autour de nous. Cependant, j’ai été éduquée moralement et j’ai appris que l’amour fraternel est essentiel pour le vivre-ensemble et pour accepter et comprendre les différences. Nous sommes tous des frères et sœurs.

Adriana, 75 ans

Dans mon pays d’origine, la Roumanie, il y a beaucoup de discrimination envers les Roms. Ils sont exclus de la société. La politique cherche parfois à diviser, à séparer, et à faire porter le blâme des problèmes sur des groupes vulnérables alors qu’ils ne sont pas les responsables. Tout ça pour obtenir du pouvoir sur les gens. Cette dynamique existe partout dans le monde. Le racisme est lié à une forme d’arrogance et de sentiment de supériorité. On érige des barrières et des distinctions entre humains par ignorance, mépris et par peur de l’inconnu. Ici, certains disent qu’il y a des bons et des mauvais immigrants. Je crois que c’est faux. Il existe des bons et des méchants humains dans toutes les cultures. Moi je suis ouverte. Même si je suis chrétienne, je veux apprendre des autres cultures et des autres religions. Je n’aime pas les barrières entre les personnes. Pour moi, l’intégration va très bien, mais il y a beaucoup de règles et de choses à apprendre. Parfois, ma fille me dit « Maman tu ne peux pas faire ci, tu ne peux pas faire ça. Ici on ne fait pas ça comme ça. » Je lui demande « Mais pourquoi autant d’interdictions? Surtout à mon âge! Maintenant que je suis dans un pays libre, je veux faire ce que je veux! »

François, 59 ans

Moi qui ai toujours vécu une jeunesse dans un Laval blanc et francophone, quelle ne fut pas ma surprise en première année du primaire de découvrir le monde! Une première rencontre a eu lieu dans ma classe de première année où ma voisine de pupitre était une jeune Italienne nouvellement arrivée et qui parlait à peine le français. Ses paroles sonnaient comme de la musique à mes oreilles et je fus conquis. Plus tard, lors de mes années d’études secondaires, je découvris la terre. Je fis la rencontre avec une famille provenant d’Afrique avec leur culture et surtout avec leur nourriture. Quel plaisir d’échanger mon éternel sandwich au jambon avec du pain blanc et de la moutarde pour une soupe ou encore un mets épicé de la boite à lunch d’un collègue de classe ! Par la suite, je découvris les mets asiatiques avec deux jumelles vietnamiennes qui n’avaient jamais mangé un sandwich au jambon. Ces rencontres se sont perpétrées tout au long de ma vie d’adulte avec des collègues de travail provenant des quatre coins du monde. Aujourd’hui, je ne comprends toujours pas POURQUOI des humains posent des gestes répréhensibles envers d’autres humains. Je ne comprends pas POURQUOI les gens ne cherchent pas à comprendre les différences et à les apprécier au lieu de les juger ou de les méprendre. Je crois que la différence des individus permet de bâtir une meilleure société avec nos forces et nos expériences diversifiées.

Jesica, 18 ans

Le racisme est l’idéologie affirmant qu’il y a une hiérarchie entre humains : une personne est jugée inférieure à une autre en raison de sa couleur de peau ou de ses origines. Le racisme est un sujet sensible, mais cela ne signifie pas que nous ne devrions pas en parler. Ce n’est pas parce que tu ne le subis pas ou que l’esclavage a été aboli que le monde est parfait et que tout va bien. Ceci peut mener à plusieurs conséquences mentales et physiques pour ceux qui le subissent. En effet, plusieurs études démontrent que les comportements susceptibles d’aggraver les risques pour la santé physique sont liés au stress provenant du racisme. Nous sommes ici parce que nous voulons favoriser le vivre-ensemble et lutter contre le racisme. On reconnait tous que chaque individu a du potentiel, peu importe sa couleur de peau, sa race, son origine ethnique, etc. Malgré tous nos efforts, le racisme est encore présent aujourd’hui. Certains refusent de croire que le racisme existe dans la société québécoise. Une chose que tout le monde doit comprendre, c’est qu’on ne peut pas juger ou encore moins stigmatiser une personne par sa couleur de peau. Le caractère d’une personne ne peut se juger qu’en fonction de ses actions, de sa contribution à la société et de son entourage. Pourquoi discriminer une personne pour un aspect qu’elle ne peut pas contrôler ? Comment mettre fin à ceci si plusieurs ne veulent même pas admettre que le racisme est présent ? Nous devons sensibiliser les gens sur ceci et informer les enfants sur ce qui se passe dans le monde. Peut-être qu’on ne peut pas changer l’avis de ceux qui refusent de changer, mais il n’est pas trop tard pour éduquer les jeunes qui constitueront les futures générations. Nous devons passer à l’action, changer nos habitudes, nos façons de faire et nous entraider pour que tout le monde puisse vivre ensemble en harmonie.

Mira, 17 ans

Quand je suis arrivée au Canada, j’ai été victime de discrimination pour le simple fait que je venais d’une classe d’accueil. Plusieurs m’ont sous-estimée et ont minimisé mes capacités à cause de cela. On s’est moqué de moi indirectement et dans certains cas, directement. J’ai été exclue et considérée comme « la nouvelle fille bizarre » parmi mes camarades. Cette discrimination ne venait pas seulement des élèves, parfois même des professeurs. Certains d’entre eux ont fait des commentaires humiliants sur la façon dont je parlais français devant la classe, sans penser comment leurs actions peuvent affecter mon estime de soi et ma participation en classe. Pendant ce temps, j’étais trop timide et enfermée pour parler de ce que je vivais et me défendre devant ces individus racistes, mais maintenant, je suis prête à parler de tout et à élever ma voix dans l’espoir d’aider tous ceux qui ont les mêmes difficultés et se sentent seuls. Peut-être qu’un jour, les élèves immigrants seront traités comme les autres et se sentiront accueillis et aimés dans leur école et leur entourage. Le monde entier devrait savoir que ces étudiants ont des talents et des connaissances incroyables et qu’ils devraient avoir les mêmes opportunités et le même soutien que les autres.

Michelle, 18 ans

Lorsque je pense au racisme, je me rappelle toujours de cette citation de Nelson Mandela : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé. »

Valeria, 16 ans

Le racisme est une problématique mondiale qui retarde le développement de notre société et le sentiment de supériorité et de privilège qui en découle est un obstacle à une bonne coexistence. La discrimination raciale est une situation très complexe qui a déclenché des tragédies telles que l’esclavage et des massacres, ignorant ainsi le droit à la liberté de nombreuses personnes. Actuellement, l’inégalité entre les races est encore présente dans notre environnement et on doit chercher des stratégies pour y faire face. En fin de compte, nous partageons tous la race humaine et la seule chose qui définit la qualité de notre être, ce sont nos actions.

Rabab, 47 ans

J’ai eu la chance de participer à une exposition d’arts avec mon mari lorsque nous sommes arrivés au Canada afin de s’intégrer dans la société et faire des échanges avec les autres artistes. Plusieurs étaient intéressés par nos tableaux et ont pris le temps de nous parler et de nous encourager. Il y avait une dame qui voulait acheter un tableau, mais elle a refusé de me parler quand elle a remarqué que je ne pouvais pas parler en français comme elle, car c’était ma première année au Canada. À ce jour, je n’oublierai jamais comment elle m’a dit « Pourquoi le Québec accueille des gens comme vous qui ne parlent même pas la langue du pays! » Tout de suite après, elle est allée discuter avec les autres artistes sans s’excuser de ses commentaires racistes et ignorants. Après, je me sentais mal, faible et sous-estimée dans un pays multiculturel et ouvert. Heureusement, cette expérience m’a poussée et m’a motivée à avancer dans mon apprentissage du français pour pouvoir participer, travailler et démontrer mes talents dans la société canadienne.

Olga, 87 ans

Lors de ma première et dernière rencontre avec un conseiller du ministère de l’Immigration, j’ai subi une discrimination en raison de mon âge (50 ans à l’époque). Je cherchais de l’information et de l’aide afin d’intégrer le marché du travail pour pouvoir soutenir ma famille. Ce conseiller me donna seulement un document et de l’information pour appliquer à l’assistance/bien-être social. Ce geste m’indigna et me marqua. Même si je lui ai dit que je devais absolument travailler pour subvenir aux besoins de ma famille, il ne m’a pas offert d’aide. J’ai déchiré le papier qu’il m’avait donné. J’ai cherché du travail par moi-même et j’ai pu travailler jusqu’à l’âge de 65 ans. Mon âge et mon accent ont certainement compliqué ma recherche d’emplois au Québec. Pourtant, j’étais autrefois docteure en chimie pharmaceutique dans une université au Pérou.

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